Bernard CERQUIGLINI

AVANT-PROPOS > 7

Éloge d’un Européen

Le lingue sono la miraviglia dell’Europea, aimait à dire le romancier italien
Alberto Moravia.
C’est en effet l’un des miracles européens : tant de langues de culture,
anciennement écrites, anciennement enseignées ; tant de grammairiens,
d’écrivains, de poètes ; tant de dictionnaires et de traités grammaticaux.
Le Vieux Continent a donné au monde de grandes langues internationales,
le goût de les étudier, la science de leur comparaison.
Le premier Marché commun de l’Europe, ce fut le commerce de ses langues.
Le Professeur Vilmos Bárdosi est un Européen. Pas seulement par sa
naissance au centre de l’Europe, au coeur de son histoire, au foyer de son
aspiration à s’unir ; il l’est véritablement par le domaine qu’il a choisi, qu’il a
illustré et dont il est l’un des Maîtres : l’étude scientifique de la langue
française dans son dialogue avec le hongrois.
La connivence est en effet profonde entre ces deux langues de l’Europe,
si différentes par ailleurs que leur comparaison est féconde. Leurs échanges
sont anciens, et leurs spécificités importent à la diversité du Continent.
Eminent connaisseur du français et du hongrois, dont il n’ignore rien de la
phonétique, de la syntaxe, de l’histoire, Vilmos Bárdosi est devenu, comme par
nécessité culturelle, un comparatiste. OEuvrant entre deux pays qu’il connaît
parfaitement, travaillant également en deux langues, ce savant a pris pour objet
ce qu’il vit quotidiennement : le passage, le truchement, la différence.
Nul hasard si ses recherches l’ont conduit à la phraséologie, dont il est
devenu le meilleur spécialiste, en français comme en hongrois. Le prouvent les
études, les recueils, les dictionnaires qu’il lui a consacrés.

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