Dávid SZABÓ - Dóra SCHNELLER

AVANT-PROPOS > 9

Publier un numéro hors série de la Revue d’Études Françaises à l’insu de la
rédactrice en chef, Judit Karafiáth, voilà une entreprise périlleuse. Ajoutons
tout de suite que connaissant Judit, l’adjectif périlleuse semble un peu fort,
mais impolie, à coup sûr. Cependant, nous avons une bonne excuse :
l’anniversaire de la rédactrice en chef. Le directeur de la revue complote avec
la doctorante, et avec de nombreuses autres personnes, collègues et amis qui
ont également contribué à ces mélanges offerts à Judit Karafiáth pour ses
soixante-dix ans.
« Le temps ne fait rien à l’affaire... », chantait Brassens. L’âge, même si une
personne telle que Judit Karafiáth ne fait pas du tout le sien, est-il un mérite en
soi ? Certainement pas. Ce qui l’est, et ce qui est la vraie raison d’être de ces
mélanges, c’est que Judit, elle est comme elle est. D’un point de vue
professionnel, elle a énormément travaillé pour le français en Hongrie, et plus
particulièrement pour la littérature française, de Céline à Proust, en ses
différentes qualités : enseignante à Szeged et surtout à ELTE, chercheuse à
l’Institut d’études littéraires, directrice du CIEF, rédactrice en chef de la Revue
d’Études Françaises, présidente de l’Association hongroise des enseignants de
français, membre du comité de rédaction de la revue Helikon. D’un point de
vue personnel, qui pourrait dire combien elle nous a apporté, à ses étudiants et
ses collègues, par sa gentillesse, sa bonne humeur, son humour... mais aussi sa
rigueur, sa sagesse... Et nous nous arrêterons ici, parce qu’elle n’aime pas les
compliments.
L’expression « mélanges » ou « mélanges littéraires » signifie, selon
la définition du Petit Robert, à la fois « titre de recueils sur des sujets variés »
ou « ouvrage composé d’articles réunis et dédiés à un maître par ses amis,
ses disciples ». Conformément à ces deux interprétations, les études réunies
dans le présent volume témoignent d’une grande variété, d’une grande diversité
des sujets et ont été rédigées par les amis enseignants et les actuels ou anciens
doctorants de Judit Karafiáth.

La variété des sujets est due entre autres au fait que les préoccupations
scientifiques de Judit Karafiáth embrassent plusieurs domaines des lettres
françaises. L’axe principal de ses recherches se concentre sur la littérature
française du XXe siècle, plus particulièrement sur les oeuvres de Proust et
de Céline, sur l’histoire du surréalisme et les relations littéraires francohongroises.
C’est pour cela que nous avons essayé de rassembler des articles
qui s’intéressent avant tout à ses sujets de prédilection. Les écrits du premier
chapitre, intitulé « Études proustiennes », laissent entrevoir des zones peu
explorées de l’oeuvre proustienne en présentant des rapprochements intéressants
entre Proust et d’autres écrivains français, belges ou hongrois. Les deux textes
du chapitre « Études céliniennes » s’interrogent sur le scandale que provoqua et
ne cesse de provoquer l’oeuvre et l’attitude politique de Céline, tout en
analysant la place de l’argot dans son écriture. Les chapitres « Relations
littéraires franco-hongroises » et « Traduction littéraire, réception » comprennent
des études originales sur les rapports culturels franco-hongrois,
certains problèmes liés à la réception de la littérature hongroise en France,
et quelques questions relatives à la traduction de romans français. Finalement,
les articles captivants classés dans les chapitres abordant le roman français et
francophone, la poésie, l’esthétique, la philosophie et le théâtre français
témoignent avant tout de la richesse des recherches francophones en Hongrie
dans les domaines cités. Nous vous souhaitons une agréable lecture!
Et joyeux anniversaire, Judit !

Dávid Szabó et Dóra Schneller

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