Maria TYL

Maria TYL, À contre-courant. Mandarin et l'état de la nature. > 25

Albert Camus, ainsi que Jean-Jacques Rousseau dont les idées allaient évidemment à contre-courant des idées directrices des Lumières, se querellait continuellement avec son entourage. D'abord par ses origines et son bagage culturel différent de celui de l'Europe occidentale. Puis par sa formation : il ne fréquentait pas l'un des meilleurs lycées parisiens, ni la fameuse École Normale Supérieure et, par la suite, n'a pas passé l'examen d'agrégation. Au niveau intellectuel, il se distinguait visiblement des mandarins particulièrement ancrés dans la réalité du XXe siècle et engagés politiquement. D'abord, il ne partageait pas le nihilisme et le dégoût des intellectuels pour leur propre condition dans le monde. Camus suivait les sensations et les sentiments plutôt que la raison. Pour lui, le privé et le personnel l'emportaient sur le public et le social. Dans ses écrits, il s'intéressait plutôt à ce qui est universel, aux méandres de la condition humaine, immuable depuis des siècles, qu'à l'actualité et à la pratique. C'est pour cette raison qu'il a recours aux mythes, aux paraboles. Sa pensée politique était étroitement liée à la morale. S'il n'était pas possible de fonder une politique se basant sur l'engagement moral, mieux valait se taire. Il n'était ni de droite, ni de gauche. On le dédaignait en l'appelant le philosophe des collégiens.

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