Festival francophone Les Frankolorés 2012

De l’Autriche à la Hongrie, le festival francophone Les Frankolorés gagne ses couleurs !

Par Fanny Le Guen

« Cette 8ème édition du festival « Les Frankolorés » marque notre volonté de développer une plus large diffusion d’œuvres, d’imaginaires d’artistes, de créateurs, avec une programmation  pluridisciplinaire. Ces artistes ont en commun une forte singularité et une création artistique en langue française.»

Le Directeur, Yazid Lakhouache

Pour la 8ème édition du festival Les Frankolorés, Yazid Lakhouache et le Théâtre du Jour ont développé une véritable pluridisciplinarité. Centré sur la découverte de trois auteurs Koffi Kwahulé, invité au salon du livre de Budapest pour la sortie en hongrois de Big Shoot, Gerty Dambury et Guy Régis, le festival a aussi proposé des rencontres et lectures autour des œuvres et en présence des auteurs : Aristide Tarnagda, Virginie Thirion et Pedro Kadivar,comme du théâtre avec Big Shoot de Koffi Kwahulé et A Világ partján ültünkde José Pliya, mais aussi deux journées d’étude et de rencontres au Centre Interuniversitaire d’Études françaises  en association avec le Laboratoire « Scènes francophones et écritures de l’altérité » (SeFeA) de l’Université de Paris 3, ainsi qu’une exposition photo suivi d’un concert afro-latino-hongrois, autant d’ingrédients pour la réussite d’une manifestation tournée vers l’ouverture culturelle en Europe Centrale. 

Invité des Frankolorés, Nouvelles Zébrures, un volet international des Francophonies en Limousin, s’envole avec Aristide Tarnagda et Nadine Chausse (Directrice de la Maison des Auteurs en Limousin) pour l’Europe Centrale. Le 16 et le 18 Avril, de Vienne à Budapest, le public des Instituts français et les scolaires des lycées Stubenbastei en Autriche et Kolcsey en Hongrie ont eu la chance de rencontrer Aristide Tarnagda puis d’assister à la lecture de son monologue Terre Rouge. Un texte contemporain qui raconte l’attachement à la terre natale, le Burkina Faso, l’exil, la fraternité à travers une langue poétique qui, au cœur du texte, s’intensifie et vire au rouge elle-aussi ! Une troisième lecture bilingue, le 18 avril, lors de la soirée « Les Frankolorés » sur le A38 à Budapest, une magnifique péniche spectacle, a ravi le public.

Juste au niveau du Danube, la lecture préparée par l’auteur et Sandor Csorba, comédien de la compagnie du Théâtre du Jour, s’échange en français et en hongrois mettant en valeur la beauté du texte et celle de la langue hongroise. Une proposition du metteur en scène, Yazid Lakhouache, qui a voulu mettre en relief la conversation interne du monologue. Pour décor, le vernissage de l’exposition photographique de l’Association des Jeunes Photographes Hongrois qui proposait trois regards sur le continent noir. Pour clore le tout, le groupe hongrois Peca, nous a fait voyager de la Hongrie aux Caraïbes en passant par l’Afrique.

Le festival veut aussi s’ouvrir à la recherche universitaire sur les littératures francophones en proposant cette année des journées d’études et de rencontres au Centre Inter-universitaire d’Études françaises, ELTE-CIEF, organisées par Toth Réka, maître de conférence à ELTE. Mme Sylvie Chalaye a ouvert les journées d’études par une conférenceinaugurale : « Introduction aux dramaturgies contemporaines d’Afrique et des diasporas »,pour ensuite animer la rencontre avec Aristide Tarnagda. L’après midi, un séminaire de découverte de textes et mises en scène contemporains à l’Institut français de Budapest a été organisé par Sylvie Chalaye et deux Doctorantes de Paris 3 et Paris 4, Pénélope Dechaufour et Fanny Le Guen.En soirée, le festival proposait deux rafraîchissantes représentations des Lycées français autour des textes : Monsieur, Blanchette et le Loup de José Pliya par le Lycée Hunfalvy Janos, suivi de Fragments d’après Gerty Dambury par le Lycée Kolcsey Ferenc.Le lendemain, Pénélope Dechaufour et Fanny Le Guen présentaient leurs recherches à l’université ELTE-CIEF sur les thèmes respectifs :  « Kossi Efoui et les poétiques du masque » et « Corps et poétiques musicales chez Koffi Kwahulé ». Koffi Kwahulé a fait l’honneur d’être présent et de répondre aux questions de Toth Réka, (cf : article de Pénélope Dechaufour). Enfin, la représentation en hongrois deA Világ partján ültünk,  Nous étions assis sur le rivage du monde... de José Pliya à l’Institut français a clos cette journée.

Enfin, samedi 21 avril, une dernière journée est consacrée aux lectures de Pays Natal (Pièce de Printemps) de Pedro Kadivar, suivie de L’iceberg qui cache la forêt de Virginie Thirion lues par Yazid Lakhouache et Judit Barkan, et d’échanges avec les auteurs et le public (modératrice : Nadine Chausse). Un peu plus tard, au Salon International du livre de Budapest, Koffi Kwahulé et la traductrice Zsofia Molnar étaient attendus pour une séance de dédicaces, la présentation d’un extrait de la version hongroise de Big Shoot, ainsi qu’une interview croisée avec Koffi Kwahulé et Aristide Tarnagda. En soirée, Les comédiens Sandor Csorba, Péter Trembeczki du Théâtre du Jour ont représenté Big Shoot dans une mise en scène originale et réussie du metteur en scène et directeur des Frankolorés, Yazid Lakhouache.

http://www.lesfrankolores.com/