En étudiant Jehan de Saintré d’Antoine de la Sale1, les chercheurs ont
déjà exposé de nombreuses idées concernant le genre et la structure du récit. En
général, on est plus ou moins d’accord sur le fait qu’il s’agit d’un roman, mais
si l’on veut préciser quelle sorte de roman, les opinions divergent alors
fortement. Roman chevaleresque, biographique, pédagogique ou bien roman
d’amour, d’apprentissage ou de moeurs ? Chaque réponse peut bien être
défendue par de bons arguments, mais aucune ne se concentre sur un seul des
aspects du récit et aucune ne couvre l’oeuvre entière dans sa complexité.
En étudiant la structure et le genre de Saintré, Élisabeth Gaucher le
qualifie d’« oeuvre bipolaire », amalgame de deux nouvelles symétriques
intégrées « dans l’unité d’un roman ». Certes, plus loin elle ne précise pas le
genre, elle se contente de dire roman, mais son analyse de structure embrasse
l’oeuvre dans sa totalité. Nous trouvons intéressant et heureux de concevoir
l’oeuvre comme l’unité de deux nouvelles et d’en démontrer la « structure
contrapuntique ».
É. Gaucher dessine la structure de l’oeuvre par un schéma5 qui contient
une nouvelle courtoise et une nouvelle bourgeoise. La nouvelle courtoise
couvre la première partie du récit, du début jusqu’au départ de Belle Cousine à
la campagne.
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