AUTOUR DE LA LITTÉRATURE FRANCAISE

Judit BIBÓ, Poétique de la bêtise dans Bouvard et Pécuchet > 111

 

Le sujet de notre étude est loin d’être nouveau, et son titre ne l’est pas non plus1. En effet, la Bêtise chez Flaubert est l’un des sujets les plus rebattus. D’autant plus que le centre d’intérêt des recherches flaubertiennes s’est déplacé au cours des vingt dernières années, se détournant un peu de Mme Bovary et de l`Éducation sentimentale pour favoriser les oeuvres tardives, dont Bouvard et Pécuchet.

Cet intérêt accru n’est pas dû en dernière instance à ce qu’une grande partie des experts sont d’accord pour voir en Bouvard et Pécuchet un nouveau paradigme du roman, c’est-à-dire la relève du système romanesque balzacien, et en même temps le parachèvement d’un long processus de réflexion sur la Bêtise. Car écrire pour Flaubert c’était dès les tout premiers débuts : conjurer la bêtise. L’oeuvre inachevée est considérée donc aujourd’hui paradoxalement comme un aboutissement. Et ceci à double titre. D’une part c’est un apogée thématique : un « roman philosophique » ayant pour problématique centrale la Bêtise. D’autre part c’est la réalisation de ce qui était, pour Flaubert, le comble de l’art : l’art de l’écriture conçu comme création linguistique, ce qui revient à dire que le sens se trouve inscrit dans le style.

 

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