Béla KÖPECZI

Béla KÖPECZI, La réception de la presse événementielle sous Louis XIV > 195

 

Dans une réunion de la Commission sur l'histoire culturelle de l’Académie des Sciences de Hongrie la question fut soulevée de savoir si, à l’époque de Louis XIV, on peut parler d’une opinion publique et dans quel sens ? Dans ce qui suit je voudrais y répondre sur la base de mes recherches à la Bibliothèque Nationale de Paris, consacrées à l’image de la Hongrie et de la Transylvanie en France, pendant cette période.

Quand nous parlons de la presse événementielle de 1663 à 1715, nous devons penser aux gazettes de Paris et à celles de Hollande, publiées en français, qui circulaient en France aussi. Cette presse apparaît en 1631 avec la publication d’un périodique, publié par un certain Vendôme sous le titre de Nouvelles ordinaires de divers endroits.1 Il fut repris par Théophraste Renaudot et, plus tard, par son fils, Eusèbe, et contrôlée par le bureau du secrétaire d’État aux affaires étrangères. À partir de 1634 les Nouvelles publient des informations sur le Midi et l’Est de l’Europe et la Gazette s’occupe de l’Europe nordique et occidentale, deux fois par semaine.

À côté de cette situation de monopole en France, parurent à partir de 1663, la Gazette d’Amsterdam, plus tard la Gazette ordinaire d’Amsterdam, de 1678, les Nouvelles ordinaires de divers endroits de Leyde, de 1680 le Journal historique de Rotterdam, et de 1690 La quintessence des nouvelles, qu’on appelle les « gazettes de Hollande ».2 Si l’administration française interdit la diffusion des revues et des pamphlets parus à l’étranger, elle permet celle des « gazettes de Hollande », qui publient des nouvelles sans commentaires, en y ajoutant celles de Paris.

 

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