COMPTES RENDUS

Georges PASSELECQ – Bernard SUCHECKY
L’encyclique cachée de Pie XI. Une occasion manquée de l’Église face à l’antisémitisme. (Máté Botos) > 345

Michaela HEINZ
Les locutions figurées dans le « Petit Robert ». Description critique de leur traitement et proposition de normalisation. (István Csűry) > 346

Jean ROHOU
La tragédie classique. (Anikó Kalmár) > 348

La question « L’Église catholique a-t-elle tout fait pour faire reculer l’antisémitisme ou, par sa passivité, est-elle responsable de la persécution des juifs pendant la seconde guerre mondiale ? » est posée de nos jours, non sans un certain accent politique et souvent bourrée d`émotions. Dans la collection dirigée par Christophe Prochasson, les deux auteurs – Georges Passelecq OSB, moine bénédictin de Maredsous en Belgique, ancien résistant et déporté, et Bernard Suchecky, docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales – se chargent d’éclairer certains éléments de la réponse par la publication d’un livre d’aspect rigoureusement historique mais qui pourrait faire sensation quand même par son contenu.

On savait que le pape Pie XI préparait une encyclique sur l’égalité de l’espèce humaine (« Humani Generis Unitas »), dont la rédaction a été achevée à la veille de la mort du pape. Son successeur, Pie XII, n`a pas publié cette encyclique de première importance et même le texte de cette condamnation du racisme a disparu pour longtemps. Ce texte, retrouvé par les auteurs, est fascinant et fera certainement l’objet de recherches ultérieures.

L’oeuvre tâche de s’accommoder aux exigences des lois du marché, tout en se référant à l’autorité de l’objectivité historique. Il faut cependant dire que cette entreprise n’est réussie que partiellement. Car déjà le titre – « L’encyclique cachée de Pie XI. Une occasion manquée de l’Église face à l’antisémitisme. » – est imprécis.

D`abord, l’objectivité historique est déjà mise en question par le titre qui formule un jugement caractéristique. Justement, les auteurs eux non plus ne savent pas exactement si la tombée dans l’oubli de ce document était une décision consciente ou si c’était plutôt dû aux mécanismes administratifs du système pratiqué depuis longtemps. La rédaction d’une encyclique se fait dans le plus grand secret. Outre le pape décédé, les trois rédacteurs jésuites : l’américain Paul La Farge, l’allemand Gustav Gundlach et le français Gustave Desbuquois, le général des jésuites, le père Ledochowski et le rédacteur en chef de l’Osservatore Romano étaient seuls tenus au courant de cette entreprise secrète. Le successeur, Pie XII n’avait pas eu le brouillon en main. Il n’existe aucune preuve que le projet d’encyclique aurait été «caché», comme le suggère le titre.

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