György TVERDOTA

György TVERDOTA, La poésie pure en France et en Hongrie > 301

 

Dans le cadre d’une si brève intervention, je dois me borner à éclaircir le sens du syntagme attributif figurant dans le titre, celui de « poésie pure », et tenter de reconstituer la chaîne de réflexions qu’il implique. En parcourant les études et les ouvrages consacrés aux différentes questions de l’histoire littéraire de l’époque moderne, je rencontre un peu partout des termes techniques, utilisés sans que leur signification exacte soit précisée, comme par exemple : l’art pour l’art, impassibilité, homo esthéticus versus homo moralis, etc. On pourrait ajouter à ces expressions plus ou moins lexicalisées le terme de poésie pure. Qu’est-ce que la poésie pure ? Le sens général de ces deux mots semble être transparent et se prête facilement à l’emploi. La poésie devient pure quand, au sein d’un poème, on fait abstraction de tout élément non expressément poétique. De même qu’on parle de musique pure, de raison pure, de morale pure, de même on parle de poésie pure. Un tel raisonnement, pourtant, se révèle juste et faux à la fois, car il néglige la dimension historique que présuppose ce concept, et a pour conséquence la simplification inadmissible de la problématique qu’il recèle.

La « poésie pure » est en fait un débat qui a retenu l’attention du public littéraire français entre 1925 et 1930 pour atteindre son point culminant vers 1926, à l’âge héroïque du surréalisme. Les spécialistes et le public hongrois considèrent comme décisif l’effet que le surréalisme a exercé sur la littérature hongroise et, en général, sur l’esprit européen des décennies suivantes. Comparés à l’importance du rôle joué par le mouvement de Breton, les débats autour de la poésie pure semblent être négligeables. Sans vouloir déprécier les résultats des surréalistes, sans diminuer la portée de leur influence bénéfique, je me propose dans la présente communication de dissiper l’injuste disproportion qui frappe la question de la poésie pure dans ce contexte, de dissiper l’ignorance partielle qui empêche l’appréciation équitable de ce tour de pensée.

 

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