Imre SZABICS, La lyrique troubadouresque et Bálint Balassi > 287
Par sa vie, par sa culture, c'est un homme de la Renaissance ; par la fraîcheur de son inspiration, par la variété rythmique de ses poèmes, il nous rappelle les meilleurs de nos troubadours – constate avec justesse Jean-Luc Moreau sur Bálint Balassi dans la préface de l'édition bilingue des poèmes choisis du premier grand poète lyrique hongrois de langue hongroise.
En effet, plus de quatre siècles séparent la floraison de la lyrique des troubadours «classiques» et la poésie unique et insurpassable de Bálint Balassi qui exprima dans son oeuvre poétique les sentiments et pensées d'un grand seigneur hongrois de la Renaissance, exposé aux vicissitudes et aux désordres d'une époque particulièrement mouvementée et d'un pays extrêmement délabré. Cependant, alors que Bálint Balassi a parfaitement assimilé, grâce à son précepteur Péter Bornemissza et à ses études faites à Nuremberg et à Padoue, l'esprit ouvert et la mentalité affranchie de tout préjugé des meilleurs humanistes, dans la plupart de ses poèmes on retrouve l'idée de l'Amour et de la Femme idéalisés et glorifiés par presque les mêmes images, les mêmes motifs et moyens poétiques qu'avaient employés les troubadours illustres du 12e siècle.
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