Jolán KELEMEN

Jolán KELEMEN, Les études de français dans l’enseignement supérieur de Hongrie > 13

 

Les études de français dans l'enseignement supérieur de Hongrie ont commencé, paraît-il, il y a plus de deux cents ans à l'Université de Nagyszombat, prédécesseur de celle de Budapest. Nous savons peu de choses sur ce qu'ont été ces études à l'époque et au siècle passé, mais il est certain qu'à la fin du 19e siècle un lecteur français enseignait déjà à 1'Université de Budapest. Nous sommes beaucoup mieux renseignés sur le 20e siècle et surtout sur l’époque d'après la première guerre : à la suite des douloureuses mutilations qu'elle avait subies, la Hongrie devait abriter sur le territoire qui lui restait les Facultés des lettres de Kolozsvár (devenu Cluj) et de Pozsony (devenu Bratislava).

La première fut installée à Szeged, la seconde à Pécs. Chacune d'elles avait une chaire de français. Comme ailleurs en Europe, les chaires de français aussi (on les appelait chaires, à l’époque, et non départements) étaient dotées d'un seul professeur, souvent de stature internationale. En France, par exemple, pour la linguistique il n'y avait pratiquement que Meillet. Comme le dit J. Cl. Chevalier : « Jusqu'à sa mort en 1936, Meillet régnait sur l’université française pour toute la partie linguistique... Une fois que Meillet avait parlé, on s’écrasait.» (La création de revues dans les années 60, in Langue Française, septembre 1984, p. 62). Eh bien, en Hongrie, il y avait Sándor Eckhardt à Budapest et János Hankiss à Debrecen, tous deux savants de très grande culture, bien connus également à l'étranger, qui ont dirigé leur chaire et enseigné jusqu'après la deuxième guerre. À Szeged, les débuts furent plus difficiles, mais à partir de 1925 jusqu'en 1940, la chaire de français fut dirigée par un troisième grand professeur, Béla Zolnai, excellent stylisticien, disciple de Bally, qui eut entre autres pour élèves les célèbres poètes József Attila et Radnóti Miklós. (Je noterai ici, à titre de curiosité, que, de 1922 à 1924, c'est Henrik Schmidt, directeur de 1'Institut de philologie germanique, qui fut chargé de diriger également la chaire de français.

 

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