Gergely ANGYALOSI

Gergely ANGYALOSI, Les courants de l’essai français dans la deuxième moitié du XXe siècle > 107


« L'essai français d'aujourd'hui », voilà le titre que mon intervention devait à l’origine porter. Mais il fallait forcément le modifier, car il sous-entendait des promesses que je n'aurais pu tenir. En effet, pour faire le tour de la question, trois aspects devait au préalable être envisagés : 1) qu'est-ce que l'essai ? 2) qu’est-ce que l'essai français d'hier ? 3) que signifie « aujourd'hui » dans ce contexte ? Or pour aucun de ces trois aspects je n'ai de « mot juste », comme dirait le poète. L’essai est en effet encore plus difficile à définir que les autres genres, qui en cela posent pourtant déjà assez de problèmes ; depuis plus de quatre cents ans, l’essai français ne cesse d’apparaître sous les formes les plus diverses, autrement dit : les oeuvres écrites les plus diverses ont été qualifiées d’essai ; de plus, il est presque impossible de déterminer à partir de quand on doit parler de l’essai au présent.

Cependant, d’autres arguments, bien que plus faibles, semblent plaider en faveur du premier titre. En effet, la plupart du temps, on sait intuitivement à quels types de textes donner le nom d’essai ; même s’il apparaît en général qu’on ne dispose que de critères négatifs : normalement, on établit sans faillir que tel écrit n’est pas un essai. (On voudra bien ne pas tenir compte ici des formes intermédiaires.) Ensuite, bien qu’il n’existe certainement rien d’assimilable à « l’essai français » en général, il existe cependant indiscutablement, depuis Montaigne, des représentants plus ou moins caractéristiques de ce genre en pays « gaulois ». Mais il n’existe pas moins des courants de tradition dans l’essai français, que l’on peut décrire, ou dont l’empreinte évanescente laisse au moins deviner les contours. Enfin, sur la question du « temps présent », il est vraisemblable de dire qu’à cet égard comme à d’autres, le présent a commencé vers les années soixante-soixante-dix. Encore un critère négatif : à mon avis, rien n’aurait moins de sens que de tenter un discours sur l’essai français des dix dernières années.

 

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