Györgyi FÖLDES

Györgyi FÖLDES, Nyugat et La Nouvelle Revue Française : groupe, école ou génération ? Rapport entre l’identité et la réception de la littérature de l’époque (1908/1909-1919) > 31


Dans cette étude, je me propose d’analyser les écrits des illustres collaborateurs de la première décennie des deux revues, Nyugat et La N.R.F. Mon objectif est d’examiner comment ces hommes de lettres se définissent, s’identifient en tant que participants d’une revue littéraire, de voir comment ils qualifient leur cohésion. Cet examen me paraît fort intéressant pour mieux comprendre ce qui a pu influer – entre autres, bien sûr – sur leur horizon d’attente, car dans leurs critiques écrites sur leurs contemporains (y compris quelques avant-gardistes), et sur les auteurs de la veille (Baudelaire, Mallarmé), l’acceptation ou le refus, mais aussi les aspects et les accents de l’appréciation dépendent souvent du fait qu’ils se considèrent comme les membres d’un groupe, d’une école ou d’une génération.

Bien sûr, les vues esthétiques d’un critique ou sa méthode d’approche sont déterminantes dans la réception d’une oeuvre artistique ou littéraire, mais la délimitation de la communauté interprétative peut également être révélatrice. Partons donc d’une question élémentaire : l’ensemble des collaborateurs de telle ou telle revue et son public d’habitués peuvent-ils être considérés comme une communauté interprétative ; et si oui, dans quel sens, et quels en sont les critères ? Stanley Fish1 dit que les significations que le moi attribue à un texte n’y sont pas fixées : ils prennent leur source dans la communauté interprétative concernée. Ce n’est pas la stabilité d’un objet (d’un texte) que prouve l’accord des interprétations, mais la puissance d’une communauté interprétative qui crée des objets aptes à cet accord unanime.

 

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