Marc SOURDOT

Marc SOURDOT, L’intégration stylistique de l’argot dans le roman contemporain > 189

In this article, we try to specify the distinction Denise François used to make between "the slang in literarture" and "literature in slang". We give prominence to the means which enable the writer to combine – or not – an intensive use of slang and the necessary continuity in reading, which guarantees a harmonious dialogue between the text and the reader.

Dans son article de 1975 Denise François (FRANÇOIS 1975, pp. 7-25) distingue « la littérature en argot » et « l’argot dans la littérature » et envisage diverses possibilités d’utilisation de l’argot à des fins stylistiques.

Entre le texte purement argotique (et le risque d’hermétisme y afférent) et l’oeuvre parsemée çà et là de tournures argotiques, entre les ballades en argot de François Villon ou la pièce de théâtre « Matou de Pantruche » de Gérard Legrand et les romans de Darien ou de Zola, simplement parsemés de tournures argotiques, toutes les options sont ouvertes. Ce critère quantitatif, comme nous le suggère D. François, peut déjà servir à différencier « l’argot dans la littérature » et « la littérature en argot ».

Mais cette opposition peut également reposer sur la prise en charge, ou la mise à distance par le narrateur lui-même de l’argot qu’il emploie. Ainsi un auteur comme René Fallet, dans son roman « Banlieue Sud-Est », fait-il un emploi massif de l’argot des jeunes de l’époque, les zazous, dans ses dialogues, sans pour autant l’utiliser, à la différence de Boudard ou de Simonin, dans les parties narratives.

Nous aimerions compléter cette typologie de la littérature en argot qu’avait esquissée D. François en traitant d’un problème qui nous intéresse depuis que nous avons approché la fiction argotisante : celui de la relation entre le texte argotique et son lecteur, autrement dit celui du dialogue auteur/lecteur par texte interposé.

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