Franciska SKUTTA

Franciska SKUTTA, Héritage classique dans la narratologie genettienne > 145

 

Parmi les narratologues français fondateurs de l’analyse structurale du récit

des années 1960-1970, c’est Gérard Genette qui s’est inspiré le plus

profondément de la tradition classique – de l’Antiquité grecque – pour décrire

certains constituants du discours narratif. Je me proposerai, dans un premier

temps, de relever, dans Discours du récit (1972), les concepts que Genette a

empruntés à Platon et à Aristote, et qu’il a réinterprétés dans le cadre de sa

propre narratologie. Cependant, le terme de « classique » pouvant également

signifier qu’un auteur ou un ouvrage « fait autorité » dans son domaine et qu’il

rayonne même au-delà, j’examinerai, dans un deuxième temps, l’influence que

certains théoriciens littéraires du XXe siècle – considérés comme des classiques

au sens de ‘modèles’ – ont exercée sur la pensée et les analyses très nuancées

de Gérard Genette.

On sait que depuis leurs premières analyses structurales, parues dans

Communications 8 (1966), les narratologues français les plus célèbres, tels

Roland Barthes, Claude Bremond, Gérard Genette, Algirdas Julien Greimas et

Tzvetan Todorov, ont proposé différents modèles théoriques de la structure du

récit. Celui que Gérard Genette devait élaborer quelques années plus tard, au

cours d’une lecture minutieuse d’À la recherche du temps perdu de Proust, est

un modèle ternaire, où les « trois aspects de la réalité narrative », et

l’occurrence l’histoire (« le signifié ou contenu narratif »), le récit (« le

signifiant, énoncé, discours ou texte narratif lui-même ») et la narration

(« l’acte narratif producteur et, par extension, l’ensemble de la situation réelle

ou fictive dans laquelle il prend place »), entretiennent des relations mutuelles

significatives.

 

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