Gabriella HEGYESI, L’héritage classique dans l’œuvre de Michel de Ghelderode > 59
Ghelderode, c’est le diamant qui ferme le collier de poètes que la Belgique porte
autour du cou. Ce diamant noir jette des feux cruels et nobles. Ils ne blessent
que les petites âmes. Ils éblouissent les autres.
C’est par ces mots que Jean Cocteau caractérise l’écrivain belge né en 1898
à Ixelles, à deux pas de la maison du célèbre Charles de Coster. Charles de
Coster est la première grande figure de la littérature nationale belge, et il a, à ce
titre, beaucoup influencé Ghelderode. C’est d’ailleurs son roman
Thyl Ulenspiegel qui l’a incité à s’occuper entre autres du passé flamand.
Bien que descendant de parents flamands, il est éduqué en français pour des
raisons de promotion sociale. Sur le plan affectif, il est profondément meurtri
par l'attitude d'un père autoritaire et marqué par les récits terrifiants d'une mère
superstitieuse et craintive. Son père lui parle en français, sa mère, en secret, en
flamand. Ghelderode reçoit son instruction auprès des « messieurs-prêtres » de
l'Institut Saint-Louis de Bruxelles, en français. Ses premiers pas littéraires
datent de 1917 quand il obtient une chronique artistique dans un hebdomadaire
bruxellois. On présente son premier ouvrage théâtral en 1918. À partir de cette
année-là il utilise le pseudonyme Michel de Ghelderode au lieu du nom reçu de
ses parents, Adémar Adolphe-Louis Martens.
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