Ildikó SZILÁGYI

Ildikó SZILÁGYI, Les bases classiques de la versification française moderne > 169

 

Dans le présent article, on se propose de présenter sur quelles bases

classiques repose la versification française moderne. Le terme de versification

sera compris dans un sens large : d’une part comme théorie (« discours sur le

vers »), d’autre part comme pratique (« fabrication de vers »). On commencera

par rappeler les questions théoriques, puis on essayera de montrer, à travers

l’exemple d’un poème contemporain, que le repérage des éléments traditionnels

enrichit et complexifie la lecture de la poésie moderne.

Jusqu’à l’époque romantique, les conceptions sur la versification française1

sont dominées par l’idée que le seul facteur qui devant entrer en ligne de

compte dans la constitution du mètre est le nombre syllabique. Suivant la

formule du Père Mourgues, donnée en 1750 dans son Traité de la Poésie

française, « c’est seulement par le nombre des syllabes, et non par la qualité

des voyelles longues ou brèves qu’on a déterminé les différentes espèces des

vers français ». Dans les traités de métrique du XVIIe et du XVIIIe siècles3 on

trouve très peu d’allusions aux systèmes accentuels (anglais ou allemand, par

exemple) qui leur sont pourtant contemporains. En revanche, la référence à la

versification gréco-latine y est constante, les poètes antiques sont

inlassablement cités.

 

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