Jean PERROT

Jean PERROT, Aurélien Sauvageot : l’homme et l’œuvre > 285


Il y a quarante ans, à la fin de l’année universitaire 1966-1967, se terminait

pour Aurélien Sauvageot une carrière d’enseignant dont l’ouverture en 1931

avait constitué un événement historique : c’était la première chaire consacrée

aux langues finno-ougriennes en France, et cette chaire avait, par la volonté

d’Antoine Meillet, grand maître de la linguistique dans l’Université française,

été créée précisément pour Sauvageot, que Meillet avait autoritairement arraché

à ses études scandinaves. Il se trouve très opportunément que l’Université

Eötvös Loránd marque spontanément cet anniversaire en faisant d’Aurélien

Sauvageot la personnalité éponyme de la grande salle du

Centre Interuniversitaire d’Études Françaises. C’est un grand honneur et un

grand plaisir pour moi, qui ai été élève de Sauvageot et qui me suis efforcé de

poursuivre dans le même esprit le travail dont il avait tracé la voie, d’assumer la

mission de concrétiser aujourd’hui cette consécration et d’avoir ainsi l’occasion

d’évoquer la personnalité et l’oeuvre du grand « regretté maître » – pour

reprendre l’expression dont il usait toujours quand il évoquait les éminents

savants qui l’avaient formé, notamment en Hongrie, en Finlande et en Suède.

La carrière de Sauvageot a été curieuse au départ. Étudiant attiré très tôt par

l’étude des langues et orienté vers les langues germaniques, plus précisément

vers les langues scandinaves, élève d’Antoine Meillet, il voit un beau jour son

maître lui proposer, ou plutôt lui imposer, une réorientation – assortie d’une

promesse de carrière – vers l’étude des langues finno-ougriennes, que la mort

de Robert Gauthiot, des suites d’une blessure de guerre, en 1916, a laissée sans

représentant en France.

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