Judit LUKOVSZKI, Nouveau théâtre de Ionesco dans son rapport avec l’ancien. L’exemple des Victimes du devoir > 111
« On sait que le théâtre est un art de convention. Mais les conventions
mécanisent, tuent la vie esthétique » – écrit le jeune Ionesco dans un article en
langue roumaine, ne sachant pas encore qu’il consacrera une partie
considérable de sa vie, de son énergie à travailler pour ce théâtre. Cette
adversité avec laquelle Ionesco-critique regarde l’activité théâtrale des années
30 déterminera les « gestes et opinions » révolutionnaires du futur Ionescoauteur
de théâtre. Dans son abondante oeuvre dramatique il reviendra à
plusieurs reprises à la question du renouvellement du théâtre. Les quelques
minutes dont nous disposons ne nous permettront pas d’envisager tous ses
aspects, et le sujet imposé par les organisateurs de ce colloque détermine aussi
nos propos. Ainsi nous nous sentons obligée de choisir un exemple
l’héritage classique est mis en relief et également mis en question.
Nous nous bornerons alors à l’étude de Victimes du devoir, pièce insolite du
début des années 502. Dans l’optique de la problématique donnée c’est une
pièce particulièrement intéressante, puisque le nom adjectivé d’Aristote
apparaît dans le texte.
Ionesco ne nous a laissé aucun ouvrage théorique systématique concernant
le théâtre. Mais il nous fait connaître ses idées de dramaturge dans des essais et
dans certains de ses textes dramatiques. C’est à ce prix que l’autoréflexivité
deviendra l’un des traits de caractère les plus pertinents de son oeuvre.
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