Péter BERECZKI, Gérard de Nerval, Keleti történetek > 335
Le recueil publié récemment par la maison d’édition Attraktor sous le titre
Keleti történetek pourrait bien contribuer à combler l’une des lacunes les plus
regrettables dans l’histoire de la réception de la littérature française en Hongrie.
Les récits rassemblés dans ce volume permettront au public hongrois de se
familiariser avec le nom de Gérard de Nerval, l’un des plus grands de l’époque
romantique. L’auteur qui, pour le moment, n’est connu dans notre pays que
d’un nombre relativement restreint d’admirateurs, pourrait ainsi regagner la
place qui était la sienne au XIXe siècle dans la conscience des lecteurs hongrois.
Gérard de Nerval est un créateur aux multiples facettes, dont le talent et le
caractère « céleste » ont été appréciés par la plupart de ses contemporains. Il
faisait partie du groupe d’artistes Petit Cénacle, qui réunissait peintres,
écrivains et poètes. Il a pris une part très active dans les plus grandes batailles
menées pour faire reconnaître – non seulement par les autorités littéraires, mais
aussi par le grand public – les nouvelles tendances, désignées communément
par l’étiquette « romantique ».
Nerval a exercé une influence profonde dans presque tous les domaines de
la création littéraire : ses poèmes étaient appréciés de Baudelaire aussi bien que
de Mallarmé ; ses textes narratifs furent une source d’inspiration constante pour
Proust, de même que pour les surréalistes ; sa traduction de Faust est restée,
pendant de longues décennies, un étalon inégalable. Ses écrits souvent mystiques
et occultes, son esprit nerveux et philosophique
ainsi que sa destinée tragique l’auraient prédestiné à devenir l’un des favoris de
tous ceux (je pense aux jeunes générations) qui s’intéressent à la littérature de
l’époque romantique. Pourtant, l’auteur est resté méconnu, voire inconnu en
Hongrie, ce qui s’explique principalement par le manque de traductions.
Pour lire la suite de cet article, veuillez consulter le pdf ci-dessous.