Tibor ŐRSI, Les structures étymologiques du vocabulaire de l’informatique > 283
Tout au long du XXe siècle, la langue anglaise (par là nous entendons aussi
l’américain) a constitué la source la plus importante des emprunts lexicaux du
français. L’afflux massif des anglicismes s’est accéléré avec la naissance et le
développement de l’informatique. La menace de la prolifération des
anglicismes ne cesse de provoquer des réactions officielles violentes. Déjà en
1955, le mot franglais est composé par dérision à l’aide des syllabes initiale de
français et finale de anglais pour désigner l’emploi abusif des anglicismes. Une
opération systématique de désanglicisation est entreprise au début des années
1970. Quinze commissions ministérielles de terminologie (C.M.T.) sont
constituées. Elles formulent des propositions officielles pour désangliciser les
vocabulaires spécialisés des différentes branches de la science et de la vie
publique. Les propositions sont publiées dans le Journal officiel à intervalles
réguliers. Appelées euphémiquement « recommandations », elles n’en sont pas
moins des règles strictes que les institutions publiques, la presse mais aussi les
dictionnaires bilingues et monolingues sont tenus d’accepter, d’appliquer et de
propager.
Dans la présente communication, nous focaliserons notre approche sur les
aspects étymologiques de l’élimination des anglicismes. Nous procèderons à
l’inventaire des techniques mises en oeuvre au cours de la désanglicisation en
examinant des extraits des recommandations officielles pour la francisation du
vocabulaire de l’informatique comme elles figurent dans le Journal officiel. Le
numéro du 16 mars 1999 a été consacré au vocabulaire de l’informatique. Par la
suite les dictionnaires courants reprennent ces recommandations. Le Petit
Robert, dont nous disposons des éditions régulièrement mises à jour, se prête
bien au suivi des changements du vocabulaire.
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