Zita TRINGLI, Phèdre et Thérèse Desqueyroux, deux personnages tragiques > 183
Plusieurs spécialistes de François Mauriac qualifient le roman mauriacien de
roman-tragédie. De fait, les romans de l’écrivain font le récit, comme la
tragédie classique, d’une crise. C’est au début des années 20 que Mauriac
découvre sa vocation d’auteur de roman tragique en écrivant des romans courts,
aux structures concertées, fondés sur le conflit de la chair et de l’âme,
suggérant la violence de l’instinct chez l’individu. Dans les romans créés entre
1925 et 1927, le conflit simple de l’instinct sexuel et du sentiment religieux
s’enrichit du thème de la solitude. Le désir charnel devient le désir désespéré
d’échapper à la solitude tragique des personnages. Au centre de ces oeuvres se
trouve un personnage qui souffre devant l’indifférence ou le bonheur de l’être
qu’il aime et qui ne l’aime pas. Ces créatures possédées par leurs passions ne
conçoivent pas la possibilité de leur liberté et ont la certitude d’une fatalité
intérieure. En représentant des personnages insatiables, désespérés et munis du
sens de leur fatalité intérieure, Mauriac a renouvelé le roman français des
années 20. Il y a introduit le sens du pathétique et le sens de la fatalité3. Au
temps de la création des trois romans les plus tragiques, Le désert de l’amour,
Thérèse Desqueyroux, Destins, Mauriac publie un essai intitulé La Vie de Jean
Racine
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