Né à Budapest en 1894 et mort en 1977, Déry fut l’une des grandes figures
de la littérature hongroise du XXe siècle. Issu d’une famille de la grande
bourgeoisie budapestoise, Déry se révolta très tôt contre son milieu et devint
membre du parti communiste. Après l’échec de la Commune hongroise en 1919,
il dut émigrer et passa plusieurs années en exil en Autriche, en France, en
Allemagne, en Italie et ailleurs. Cet exil lui permit de connaître les tendances
d’avantgarde contemporaines. Après sa rentrée en Hongrie en 1926,
il collabora à Dokumentum, revue de Lajos Kassák, qui n’eut que cinq numéros
au total. Puis, Déry vécut encore quelques années à Berlin, puis à Dubrovnik.
En 1934, à Vienne, il prit part à l’insurrection du Schutzbund, ligue de défense
paramilitaire formée par le parti socialdémocrate,
et c’est à cette époque qu’il se mit à la rédaction de son grand roman La phrase inachevée. Après la chute de
« Vienne la Rouge » il se vit obligé de quitter Vienne et passa une année
en Espagne, puis rentra à Budapest. En 1938 il fut condamné à deux mois de
prison pour sa traduction de Retour de l’URSS de Gide, considéré par
les censeurs hongrois comme une propagande prosoviétique.
Remarquons, pour l’anecdote, que Déry eut encore des ennuis pour la même traduction, cette
foisci sous le régime communiste de Rákosi, pour avoir traduit un ouvrage anticommuniste…
Déry travailla pendant plusieurs années sur La phrase inachevée qui ne fut
publié qu’en 1947. Son deuxième grand roman, Réponse, qui parut en deux
tomes en 1950 et en 1952, fut violemment attaqué par les idéologues du parti,
qui considéraient que ce livre donnait une image fausse et défavorable du
mouvement communiste clandestin.
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