Gábor TILLINGER, Deryle Lonsdale – Yvon Le Bras, A Frequency Dictionary of French. Core vocabulary for learners > 253
Le dictionnaire de fréquence du français de la maison d’édition Routledge
n’est pas le premier et le seul grand ouvrage à traiter le sujet de la fréquence
des mots français. Toutefois, trois facteurs rendent ce dictionnaire absolument
remarquable, notamment son actualité, le volume du corpus examiné, et le
choix du corpus. Vu le temps passé depuis leurs parutions ou l’âge des textes
écrits de leurs corpus, les résultats des anciens travaux notables – reflétant
pour la plupart la langue écrite – peuvent être peu performants de nos jours
dans la perspective de l’étude de la langue actuelle. Pour ce qui est de la langue
parlée, l’un des deux ouvrages accessibles au grand public date de 1958, tandis
que l’autre, un dictionnaire plus récent, présente un autre problème : ce n’est
pas le français parlé en France qu’il traite3. Les résultats du dictionnaire de
Lonsdale et Le Bras, en dehors donc de représenter un français actuel à la base
d’un corpus immense – un corpus ne comprenant que des textes qui datent
d’après 1950 –, reflètent à la fois la langue écrite et la langue parlée, et
fournissent ainsi une image plus globale de la langue. Cela peut être un
inconvénient du point du vue de certaines recherches scientifiques qui
viseraient l´écrit et l’oral séparément, mais le but principal de cet ouvrage est
d’aider ceux qui souhaitent apprendre le français d’une façon plus efficace –
comme le suggère le sous-titre du livre. Dans l’introduction de l’ouvrage, on
trouve – entre autres – des informations détaillées sur la composition du corpus,
indiquant les différents types de textes (avec le nombre approximatif des mots
dans chaque échantillon textuel) : p. ex. conversations, interviews, débats
parlementaires de l’UE et du Canada, dialogues/monologues de théâtre,
sous-titrages de films, etc. pour la langue parlée ; textes de journaux, littérature
(fiction et non-fiction), articles de magazines de science populaire, etc. pour la
langue écrite. Le choix de la composition du corpus est donc nuancé, et les
textes n’évoquent pas seulement le français parlé en France. Par contre, le
corpus n’a pas été proportionné d’après les régions géographiques ; l’essentiel,
selon les auteurs, était la balance entre les différents genres.
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