István SZATHMÁRI

István SZATHMÁRI, De l’importance de la traduction littéraire > 233

 

1. Je souhaiterais parler dans cet article de l’importance de la traduction

littéraire, en tant qu’elle est un lien entre les différentes littératures – et plus

largement entre les différentes cultures. Dans le cadre de cette discussion, je

ferai naturellement une brève digression sur l’histoire de la traduction littéraire

hongroise. En outre, comme j’ai été pendant six ans, de 1983 à 1989, professeur

invité de l’université d’Helsinki et que j’ai lancé, conformément à ma mission,

le diplôme de littérature et de langue hongroises, j’ouvrirai une parenthèse pour

voir quand et comment la littérature finnoise est apparue en Hongrie, et

inversement la littérature hongroise en Finlande. Je ferai quelques remarques

sur le rôle de la traduction littéraire dans le hongrois langue étrangère et sur la

façon de l’utiliser.

2. Commençons dans un premier temps par définir ce qui caractérise la

littérature. Selon Gyula Illyés – nous simplifions quelque peu sa pensée – il y a

littérature quand l’écrivain ou le poète voit ou dit quelque chose sur le monde,

sur l’homme que personne d’autre auparavant n’a encore vu ou dit. En outre,

quand il parle d’une manière et dans un style comme personne auparavant. Le

remarquable poète qu’était Lırinc Szabó (voir Kulcsár Szabó, 1993 : 23-30)

envisage l’essence de la poésie de la façon suivante : « La poésie attire, éduque,

enrichit, gagne des batailles en transformant en expériences des choses qui

jusqu’alors ne faisaient pas partie de nos expériences. » (Szabó, 1958 : I. 11.)

Et Sándor Weöres d’éclairer de la façon suivante le but de la littérature, de la

poésie : « Mon but n’est pas d’enchanter... Je veux autre chose : émettre un

courant vif qui bouleverse l’instinct, les sens, la raison, l’imagination, l’âme,

l’être tout entier ; que non seulement on lise le poème, mais que le poème aussi

nous lise. Je désire t’éclairer tout entier, te bouleverser pour que tu puisses

réorganiser ton moi fermé, fini, existentiel, en un moi ouvert, social, cosmique,

infini. » (Weöres, 1981 : I. 7).

 

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