Danielle FORGET

Danielle FORGET, Du lexique à la rhétorique : le "bon voisinage" de la francophonie > 35


1. Introduction

Est-il seulement besoin de souligner l’importance qui revient à la

francophonie dans le débat politique sur la langue au niveau national ? Mais le

débat concernant la place de la francophonie existe aussi au niveau des

relations internationales, comme nous le rappellent les sommets de l’O.I.F.,

l’Organisation Internationale de la Francophonie. Peu importe le niveau où

intervient le débat et ses enjeux, la francophonie se constitue dans le discours

en un champ notionnel : une notion en élaboration par son rapport à d’autres

notions convoquées par elle dans et par les discours.

Au coeur des questionnements qui la concernent figurent ceux liés à

l’identité, au partage en situation de diversité culturelle, incluant

éventuellement divergences et controverses. Bref, sur le plan linguistique,

la francophonie se trouve thématisée. Elle est réinvestie comme argument sur

des sujets afférents, quand elle n’est pas directement objet d’étude. Dans ce cas,

un métadiscours se déploie à des fins diverses, comme celle de fixer les limites

du concept et de cerner les motivations présentes en faveur d’une définition.

Dans les productions discursives récentes, la francophonie fait l’objet d’une

attention privilégiée qui se manifeste principalement à travers l’acte de définir ;

je me propose au cours de cette étude d’en éclaircir les fonctions et les

manifestations-types, de même que le réseau de sens qui s’active dans son

environnement linguistique.

J’envisagerai le lexique comme les potentialités d’un mot qui sont telles

qu’elles sont induites, directement ou par inférences, du contexte actualisé.

Les usages effectifs d’un mot finissent par créer des sillons reconnaissables qui

se concrétisent en phraséologies repérables dans le discours. Ce sont elles qui

seront à repérer, celles plus précisément en rapport avec la francophonie.

 

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