Sándor Kálai, Papok és orvosok. Vallási és tudományos diskurzus Émile Zola regényciklusában (Prêtres et médecins. Discours religieux et scientifique dans le cycle romanesque d'Émile Zola) > 263
Cet ouvrage est la version remaniée et pour ainsi dire mûrie d’une thèse de
doctorat soutenue en 2004 à l’Université de Debrecen. Ce qui lui assure une
place toute particulière dans l’histoire de la réception hongroise de Zola, c’est
qu’il est la première monographie consacrée en hongrois au romancier des
Rougon-Macquart, si l’on fait abstraction d’un opuscule de vulgarisation dû en
l’occurrence à un germaniste (Miklós Salyámosi, Zola, Budapest, Gondolat,
1962.). Il convient de rappeler cependant que, dans la collection
Studia Romanica, publiée par le Département de Français de Debrecen, Zola a
néanmoins fait l’objet d’une excellente étude ponctuelle (László Szakács,
Le sens de l'espace dans La Fortune des Rougon d’Émile Zola, 1990.).
La « pénurie » en matière d’ouvrages de synthèse contraste singulièrement avec
la réception éditoriale et critique de l’oeuvre, dont le même Sándor Kálai a
présenté certains aspects caractéristiques à propos de l’écrivain et critique
Zoltán Ambrus (1861-1932), maître d’oeuvre d’une édition illustrée en
36 volumes des OEuvres complètes pour les Éditions Gutenberg de Budapest,
de 1929 à 1931 (Zoltán Ambrus et la réception de Zola en Hongrie,
in Lectures de Zola, Studia Romanica de Debrecen, 1999, p. 99-126).
L’ouvrage est divisé en deux parties. L’auteur entreprend d’abord d’analyser
dans les Rougon-Macquart les rôles tenus par les deux types de personnages
qui figurent dans le titre, et qui sont, selon Pierre Ouvrard qui suit sur ce point
Philippe Hamon, les dépositaires du savoir. Un savoir qui leur confère une
autorité, celle-ci ayant du reste ses degrés et sa capacité propre d’influer sur les
actes ou la pensée d’autres personnages. Quant à la problématique du
personnage, l’introduction fait le tour des différentes approches théoriques qui
vont de la théorie des actants de Greimas, largement exploitée par la suite,
et des travaux de Philippe Hamon non moins décisifs, à l’ouvrage de Pierre
Glaudes et Yves Reuter, étude limitée, il est vrai, « au seul personnage du
récit » (Le personnage, PUF, « Que sais-je ? », 1998), et qui aborde entre autres
le rapport du personnage aux valeurs en usage dans une société donnée, valeurs
manifestées « par un ensemble de marques qui apparaissent notamment dans le
discours et les agissements des personnages » (p. 102). Point de vue dont la
fécondité sera confirmée tout au long de l’analyse. Il est à noter que, dans la
pensée de l’auteur, le personnage en tant qu’objet de description (portrait) est
considéré en même temps comme une figure de rhétorique.
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