CHAPITRE 5 : Corps diasporiques et voix contemporaines

MÁRIA MINICH BREWER, Mise en seuil des corps et des voix dans le théâtre des diasporas > 195

Le théâtre, depuis toujours, est inséparable d’une pensée du seuil. L’ensemble des
dispositifs du théâtre ont des rapports au seuil qui relie et oppose, entre autres, la scène
et la salle, leur côté concret et symbolique, le dehors et le dedans, le texte et la
performance, l’acteur et le personnage, le corps et la parole, etc. Or, cet article porte sur
les seuils qui traversent les corps et les voix au théâtre, spécifiquement dans le théâtre
africain des diasporas qui réinvente les conditions pour des passages entre corps et voix
dans l’espace, le temps et l’événement. Dans les pièces de dramaturges tels que Marcel
Zang, José Pliya, Caya Makhélé, Michelle Rakotoson, Koffi Kwahulé et Kossi Efoui,
l’écriture poétique et scénique opère des dépassements de ce que l’on peut appeler les
‘régimes’ qui règlent les corps et leur parole. C’est par la transformation de ces régimes
en un art des seuils que l’événement du théâtre advient. Penser les nouvelles
dramaturgies des diasporas comme un art des seuils permettra de saisir comment elles
déplacent les représentations qui obéissent à des régimes idéologiques de « faire voir »,
de « faire parler » et de « faire penser ». Depuis le travail de Michel Foucault sur le
biopouvoir, nous savons que ces régimes exercent un pouvoir sur les corps dans leurs
manifestations, langages et histoires. Un théâtre des seuils déplace les corps parlants
dans toutes les dimensions de son aire de jeu, autant matérielles et symboliques.

 

 

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