Ilona KOVÁCS

Ilona KOVÁCS, Le monde mélancolique de Koffi Kwahulé > 135

La mélancolie dans les arts

Il est évident que l'univers de Koffi Kwahulé est mélancolique, mais la définition de
la mélancolie n'en reste pas moins difficile pour autant. Si l'on cherche dans les
dictionnaires les explications de l'humeur mélancolique (dont l'étymologie remonte en
grec aux quatre humeurs et se compose de mélas, « noir » et de kolé, « bile »), on trouve
les plus diverses approches du phénomène. Selon les époques et les linguistes, cela
désigne une vision du monde tragique, la tristesse et/ou la folie (au XIIe siècle), un
amour de la solitude (XIVe siècle) ou le spleen, ce mal-être vague ou en effet une
maladie mentale (comme chez Nerval).
Les philosophes modernes le traitent aussi comme Jean Starobinski qui le donne à
voir comme une mise à distance de la conscience humaine face au désenchantement du
monde et qui exige un courage de faire face aux maux et à la mort.1 De toutes les
approches, il ressort que la mélancolie se rattache aux maux, à la mort et au deuil et
suscite une fertilité intellectuelle et artistique. Selon Aristote déjà, les grands hommes
sont de tempérament bilieux.
Pour trouver l'originalité du traitement de cette humeur et vision du monde chez
notre auteur, il faut recourir à la violence, aux pulsions agressives et meurtrières. Chez
lui, la mélancolie va de pair avec les passions violentes et les agressions des êtres
humains envers d'autres êtres humains. Je tenterai donc de circonscrire cette notion et
cette atmosphère chez Koffi Kwahulé en m'appuyant sur quelques-unes de ses pièces de
théâtre choisies.

 

 

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