Pierre LETESSIER

Pierre LETESSIER, Musique et didascalies dans le théâtre de Koffi Kwahulé : de la parenthèse à la béance > 187

Que ce soit dans le temps de la composition, dans la structure et le rythme des pièces
ou dans la langue même qui se fait matériau sonore, l’importance de la musique, et plus
particulièrement du jazz, dans le théâtre de Koffi Kwahulé ne fait pas de doute. Les
travaux de Gilles Mouëllic, de Virginie Soubrier, et les propres analyses de Koffi
Kwahulé ont clairement montré que cette écriture était une écriture-jazz. Cette
importance se mesure également à la présence de didascalies assez nombreuses qui
signalent la musique et font de ce théâtre un véritable théâtre musical.

La conception des didascalies chez Kwahulé s’inscrit dans une tendance
contemporaine qui consiste à ne pas donner à ces indications une fonction injonctive
mais à les formuler sur le mode du « peut-être ». Koffi Kwahulé parle de « parenthèses
hypothétiques », qui visent à supprimer la tentation des certitudes et à construire ce qu’il
appelle « la béance », c’est-à-dire des points d’ouverture absolue qui obligent le
metteur en scène à réinventer les données du jeu théâtral et le champ des possibles – au
risque du vertige et de la violence du questionnement, puisqu’on parle de béance pour
un gouffre dans lequel on peut tomber, ou pour une plaie profonde.

 

 

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