Réka TÓTH

Réka TÓTH, Guy Régis Junior : « Des textes à dire debout » > 159

L'écriture de Guy Régis Junior (1974– ), auteur haïtien de l'extrême contemporain,
surtout connu comme dramaturge, metteur en scène et acteur se veut élémentaire, venant
des tripes, incisive et concise pour dire l’amour-rage qui l'attache à son pays, et ne
change pas beaucoup d'un genre à l'autre. C'est une écriture ou plutôt une voix bien
reconnaissable et identifiable qui se fait entendre en prose, en poésie et en scène. Elle
n'est pas moins poétique dans ses récits, et dans Le Trophée des capitaux, son seul
roman, publié l’an dernier que dans ses deux recueils de poèmes ou dans ses pièces-
monologues (p. ex. dans Ida) ou quasi-monologues (p. ex. Mourir tendre). Elle n'est
pas moins orale en prose qu'en ses pièces : son roman peut être également considéré
comme un long soliloque de presque 100 pages, prononcé par un adolescent à la veille
de son baccalauréat et portant sur la réalité de ce pays meurtri, ravagé, zombifié. Ou
comme un très-très long poème en prose qui évoque aussi, quelquefois même
littéralement le Cahier d’un retour au pays natal d'Aimé Césaire (voir p. ex. le motif du
grand cri, assumé ici, comme un impératif éthique, même si cela reste sans écho). C'est
une voix aussi crue, violente, pleine de tensions et de soubresauts, souvent saccadée et
se faisant lambeaux comme celle du Cahier.

 

 

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