Anikó KALMÁR

Anikó KALMÁR, L’affaire Montmorency > 355


Henri II, dernier duc de Montmorency, né le 30 avril 1595, était issu d’une famille illustre de France. Il était fils et petit-fils de deux connétables et beau-frère du prince de Condé. Très jeune, il était nommé gouverneur du Languedoc où il tenait une cour presque royale, entouré de gentilshommes et d’artistes renommés. Tout un cercle de poètes était à son service, parmi lesquels les plus connus sont Mairet, Théophile de Viau et Maynard.

Louis XIII le fit amiral en 1612, à l’âge de dix-sept ans et chevalier de Saint Esprit en 1619. Ses bravoures guerrières lui assurèrent la reconnaissance de son roi. En 1629 et 1630 il emmena le duc dans le Piémont, comme lieutenant général de ses armées. Ce fut dans cette campagne que Montmorency livra le combat de Veillane. Sa victoire lui assura le bâton de maréchal de France. Louis XIII écrivit ainsi à ce vainqueur de 35 ans: «Je me sens obligé envers vous autant qu’un roi peut être.» Il ne se doutait guère que ce serviteur fidèle s’armerait bientôt contre lui. Pourtant certains signes de son mécontentement se manifestaient déjà à cette époque. On disait que ce brave gentilhomme se jugeait mal payé de ses éclatants services guerriers.

Quelqu’un dans le royaume était particulièrement attentif aux moindres signes du mécontentement nobiliaire: c’était Gaston d’Orléans, frère unique du roi, premier dans l’ordre de succession au trône. Par son ambition et sa vanité, il représentait une menace permanente pour son frère. Il se laissait facilement manipuler et croyait faire un excellent roi de France au cas où Louis XIII disparaîtrait. Il était à l’arrière-plan de plusieurs complots menés contre le roi et Richelieu. Tout le monde le savait, mais en tant qu’héritier présomptif de la couronne, il jouissait d’une totale impunité.

 

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