Éva KELEMEN

Éva KELEMEN, Neutralisation grammaticale – Quelques manifestations du «support» en hongrois et en français > 21

 

1. La question que nous aimerions soulever et à laquelle nous essayerons d’apporter quelques réflexions dans le présent article est de savoir si le terme «support» est vraiment opératoire dans l’analyse de la langue hongroise, langue d’origine, de structure et de génie très différents des langues indo-européennes. Nous souhaiterions également fournir quelques éléments de réponse à la question suivante: comment le phénomène de «support» se manifeste-t-il en hongrois et quels sont ses emplois spécifiques.

Étant donné les nombreuses et différentes interprétations données par les linguistes au terme «support» et à ses fonctions, nous avons dû être restrictif et n’en retenir que quelques traits communs, indépendants de la langue étudiée et des diverses interprétations du concept même. Notamment la perte complète ou partielle du sens original du mot «support», sa grammaticalisation et par conséquent, sa neutralisation sémantique.

Concernant la langue hongroise, c’est curieusement un linguiste français, Jean Perrot, excellent hungarologue qui a soulevé le problème de la transposition de la terminologie linguistique d’une langue à l’autre1. Pour la description du hongrois, il a trouvé peu opératoire l’introduction du terme «aspect», étant donné que cette langue a une vision radicalement différente de ce que l’on entend par ce terme en français. De plus, en hongrois, les différents contenus aspectuels sont complètement dissociés des formes temporelles des verbes.

De pareils doutes peuvent se former également pour le «support». Il serait très difficile et probablement peu fructueux de tenter une analyse parallèle entre les supports français et leurs équivalents hongrois, car les mots-supports du français (comme certains emplois de faire, être, avoir, mettre, coup, etc.) sont difficilement transposables et analysables en hongrois et ceci pour différentes raisons. En hongrois, la nominalisation est soumise à des règles syntaxiques et à une logique intérieure telles, que cela rendrait toute c omparaison mécanique entre ces deux systèmes très aléatoire.

 

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