LINGUISTIQUE

Zsuzsanna GÉCSEG, L’adjectif relationnel et le complément du nom > 50.


Introduction

La structure interne du groupe nominal a été étudiée dans le cadre de nombreuses théories linguistiques transformationnalistes et non-transformationnalistes. Les notions de spécifieur, de tête, de complément et d’ajout ont une définition bien rigoureuse dans ces théories et chacune des unités qui constituent le groupe nominal peut être caractérisée selon les relations qu’elle entretient avec les autres éléments du même constituant. Les termes constitutifs ainsi définis s’inscrivent de par leur comportement syntaxique dans une structure hiérarchique.

Cette étude vise à rendre compte des notions de complément et d’épithète, afin de démontrer que les unités rangées sous une dénomination commune constituent en fait un groupe fort hétérogène et exigent une nouvelle classification, si l’on veut respecter une définition explicite de ces notions. Nos analyses se feront dans le cadre de la Grammaire Syntagmatique Guidée par les Têtes (HPSG, cf. Pollard & Sag 1987, 1994) qui présente l’avantage d’être fondée sur des structures de traits comportant des informations de différentes sortes et de ne pas imposer des contraintes universelles valables pour toutes les langues. Les adjectifs épithètes et certains aspects du complément du nom dans le français ont été étudiés dans ce cadre théorique par A. Abeillé et D. Godard (Abeillé & Godard 1996). Un article analysant, dans HPSG, les contraintes d’ordre de l’adjectif épithète anglais a été rédigé par D. Arnold et L. Sadler (Arnold & Sadler 1992).

Dans la première partie nous passerons en revue les données et les généralisations empiriques concernant le comportement syntaxique des adjectifs épithètes et des compléments du nom. Ces généralisations se voudront indépendantes de toute théorie linguistique. Ensuite, nous confronterons les caractéristiques des adjectifs épithètes et celles des compléments du nom aux propriétés liées aux notions de complément et d’ajout, tout en soulignant les points problématiques de cette confrontation. Dans la deuxième partie nous présenterons le cadre théorique dans lequel s’effectueront nos analyses et nous proposerons une nouvelle classification de ces unités, ainsi qu’une reformulation de la définition de certaines fonctions grammaticales.


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