Gregor PERKO

L’univers diégétique des deux romans, « Le Blues de Fužine » (Fužinski bluz, 2001) par Andrej Skubic et « Tchéfours dehors ! » (Čefurji raus !, 2008)[1] par Goran Vojnović, dont nous proposerons une étude sociolinguistique, se situe dans le quartier de Fužine au début du XXIe siècle. La réputation de ce quartier, situé au sud-est de Ljubljana, relève du mythe urbain selon lequel Fužine serait un « ghetto », habité par des immigrés économiques venus des autres républiques de l’ancienne Yougoslavie et où proliféreraient des incivilités, des violences, le trafic de drogues et la criminalité. Dans la première partie de l’article, nous essayerons de remettre en cause ce mythe et de présenter la problématique des immigrés venus des autres républiques yougoslaves en Slovénie. La deuxième partie sera consacrée à l’analyse des romans qui apportent un témoignage important sur le paysage sociolinguistique de ce quartier et, plus généralement, sur les pratiques langagières des immigrés yougoslaves et de leurs descendants en Slovénie. Les deux romans sont les premiers romans slovènes où les immigrés accèdent pleinement à la parole et ne figurent plus uniquement comme des personnages secondaires ne « servant » qu’à produire des effets comiques, comme c’était leur sort dans des romans antérieurs.

 

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