Khouloud BOUZID

La littérature de banlieue est indissociable de deux épisodes qui définissent tant son émergence que son histoire : la marche pour l’Égalité et contre le Racisme en octobre 1983 et les émeutes de 2005. À presque 20 ans d’écart, ces événements sont à l’origine de deux générations d’écrivains et donc d’écrits qui, en dépit des nombreuses différences qu’on leur reconnaît au niveau des problématiques abordées, se regroupent autour de sujets communs. Seulement, en 2009 deux essais viennent rompre avec la caricature classique, voire stéréotypée, des banlieusards pour mettre sur la scène littéraire une identité qui se voulait transparente, inexistante dans ce milieu aussi stigmatisé que stigmatisant : les homosexuels. Ainsi, Frank Chaumont dans Homo-ghetto et Brahim Naït-Balk dans Un homo dans la cité brisent le silence et donnent à lire des textes qui transcendent le reconnu pour l’imprégner de ce qui est nié et désavoué. La voix de Brahim Naït-Balk, un Français d’origine marocaine et de religion musulmane, s’est donc distinguée des sons ordinairement émis pour manifester dans son témoignage d’une assomption en marge de ce qui est déjà marginalisé. Par ailleurs, en 2013, Zahwa Djennad remet le sujet de l’homosexualité banlieusarde à l’actualité en l’abordant dans son roman Tabou, Confession d’un jeune de Banlieue. Cette Française d’origine algérienne entame dans sa première publication un sujet qui ne passe pas inaperçu et où elle associe banlieue, islam et homosexualité. La sexualité, un atout existentiel qui passe dans ce monde parallèle qu’est la banlieue pour un tabou abject, transgresse toutes les lois et tous les interdits pour se manifester sous son allure la plus dédaignée : l’homosexualité.

 

Pour lire la suite de cet article, veuillez consulter le pdf ci-dessous.

PDF download: