Dávid SZABÓ

Dávid SZABÓ, Les emprunts argotiques : anlayse contrastive du procédé d’après un corpus d’argot hongrois > 147

 

1. Le rôle de l’emprunt dans les argots hongrois et français

La place de l’emprunt parmi les procédés de la formation du vocabulaire argotique est ambiguë. Pierre Guiraud le cite parmi les procédés sémantiques qu’il regroupe sous l’appellation de substitutions de sens. Un autre argotologue éminent, Albert Dauzat examine les emprunts indépendamment des catégories de changements de forme et de changements de sens. Certains spécialistes hongrois, comme Géza Bárczi ou Tamás Kis considèrent également les emprunts aux langues étrangères, aux dialectes autochtones, etc., comme un mécanisme qui mérite d’être traité en dehors des catégories formelles et sémantiques. Dans leur Rhétorique générale, Dubois et al. rangent l’emprunt parmi les métaplasmes, c’est-à-dire les figures qui agissent sur la morphologie. Leur raisonnement est logique : dans le cas de l’emprunt, considéré comme un métaplasme par substitution complète, il n’y a en principe que commutation de forme, contrairement aux métasémèmes (figures sémantiques) dans le cas desquels le changement de forme s’accompagne d’un changement de sens. Ainsi, l’emprunt est essentiellement différent, par exemple, de la métaphore, étant donné que lorsqu’on substitue un mot d’emprunt à un mot donné de la langue usuelle, cette substitution ne s’accompagne pas de glissement de sens. On prend un mot étranger ou dialectal ou archaïque pour remplacer un autre parce qu’on sait ou, au moins, on pense que le mot d’arrivée a plus ou moins la même signification que le mot de départ. Dans le cas des emprunts, en principe, on ne peut identifier aucun processus sémantique élaboré analogue à ceux qui se déclenchent dans le cas de la métaphore ou de la métonymie.


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