Ágnes PÁL

Ágnes PÁL, Imitation et traduction d’Ovide par Roger de Rabutin, comte de Bussy > 85

 

Pour moi qui estime infiniment Martial, Ovide, Catulle, Tibulle et Properce, je les redresse, quand je les traduis, aux endroits où je les trouve faux.

Les Remèdes contre l’Amour. Imitation d’Ovide, ainsi que la traduction de la seizième et de la dix-septième héroïde d’Ovide (notamment la Lettre de Pâris à Hélène ete la Réponse d’Hélène) par Roger de Bussy-Rabutin furent publiées dans la Correspondance de celui-ci, en 1697. Les deux premiers des quatre volumes de cette première édition de sa correspondance contiennent l’échange de lettres avec sa cousine, Mme de Sévigné, qui était en effet sa correspondante privilégiée. Comme l’explique Roger Duchêne : Il s’agit d’une édition dont les textes ont été profondément remaniés en vue de la publication, par Bussy puis par son éditeur. Aux textes originaux corrigés, expurgés et abrégés ont été ajoutés d’autres textes, artificiellement soudés aux premiers, lettres au roi, traductions de textes anciens, dont plusieurs textes épistolaires latins tirés des héroïdes d’Ovide et de la fameuse correspondance d’Héloïse et d’Abélard. Tels quels, ces textes constituent une oeuvre littéraire savamment agencée, bien différente de ce qu’est la simple édition de la suite des lettres reçues et envoyées par Bussy. C’est une autre Mme de Sévigné que l’on y découvre, celle qu’ont connus ses premiers lecteurs, trente ans avant de connaître ses premières lettres à Mme de Grignan.

Le statut littéraire de cette édition est un sujet qui mérite plus d’attention, non seulement du côté philologique (modifications du texte, évaluation de l’importance de cette correspondance dans la vie privée des correspondants et des intentions d’auteur) mais du point de vue de la lecture. Comment le lecteur conçoit-il la littérarité de cet ensemble de texte ? Cette édition peut-elle être lue comme un texte littéraire ? Quels en sont les leitmotivs et quels recours stylistiques et rhétoriques le lecteur y découvre-t-il ? Ces questions impliquent l’étude de l’agencement du texte : comment les insertions postérieures modifient le sens de la totalité des lettres, qu’apportent-elles à l’entité textuelle. Nous n’envisageons ici que l’examen d’une petite partie de ces questions en proposant pour sujet l’analyse des insertions les plus intéressantes : la traduction et l’imitation d’Ovide réalisées par Bussy.

 

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