Patrick QUILLIER

Patrick QUILLIER, Du symbolisme au musicisme : Armand Godoy > 197

 

À mon ami Joaquin Nin-Culmell, ami de Godoy, dans la résonance de sa Symphonie des Mystères

J’ai choisi de parler d’un poète peu connu, Armand Godoy, parce qu’il a réalisé à partir des années 20 une oeuvre dans laquelle on peut entendre une sorte de concert spirituel ininterrompu mais varié et toujours renouvelé, en raison de son usage méticuleux et diversifié des acousmates, usage qui fait de sa poésie l’un des territoires les plus féconds de ce que Jean Royère, « disciple » direct de Mallarmé, a nommé le musicisme. Par-delà le symbolisme dont il est, comme tant d’autres, issu, Godoy peut même être considéré comme le poète musiciste par excellence, et une telle dimension acroamatique, tant dans les motifs traités que dans les rythmiques adoptées, et d’ailleurs composées avec maestria, a très certainement beaucoup à nous apprendre quant au « renouveau spirituel » qui nous occupe ici.

J’ajoute que sa renommée était immense. S’il est oublié aujourd’hui, il était lu, admiré et commenté, notamment entre les deux guerres, par des 

personnalités reconnues aussi diverses que les écrivains Saint-Pol-Roux, Jammes, Milosz, Larbaud, ou encore l’anthropologue Marcel Jousse ou les compositeurs Charles-Marie Widor8 et Georges Migot.

Il est un usage strict des acousmates, qui ne se départit pas de leur résonance mystique ou anagogique, et qui trouve son régime dans l’accomplissement de la logique présidant au dispositif de l’idéalité du souffle10 : en situant leur origine dans un monde métaphysique, on pense entendre à travers eux la voix des anges voire de Dieu, et ces acousmates-là se font entendre très fréquemment dans l’oeuvre de Godoy.

 

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