Cécile KOVÁCSHÁZY, Flâneries parisiennes (Aragon, Hevesi) > 51
Louis Huart, journaliste et rédacteur en chef du Charivari au milieu du
XIXe siècle, a croqué dans ses petites études publiées dans la « Bibliothèque pour
rire » les portraits de figures parisiennes typiques de son époque : la grisette, le
provincial à Paris, la lorette, le tailleur, l’écolier, etc. Parmi ces
« physiologies », à propos desquelles Walter Benjamin écrivit que « c’était
fondamentalement un genre petitbourgeois
», on trouve celle du flâneur.
Ce texte de Louis Huart, croustillant et sarcastique, commence
par proposer une
n
ouvelle définition de l’être humain, à la suite des grands philosophes de
l’Antiquité : selon Diogène, relu par Louis Huart, l’humain se définirait comme
un animal à deux pieds et sans plumes. À quoi Platon aurait ajouté la précision
nécessaire selon laquelle l’humain est « un animal à deux pieds, sans plumes,
non destiné à être mis à la broche». Louis Huart commente ainsi ces éléments
définitionnels : « et encore les sauvages de la mer du Sud donneraientils
un démenti à cette opinion philosophique et gastronomique3 ». Louis Huart propose
donc un critère supplémentaire qui distinguera incontestablement l’être humain
des autres animaux : « l’homme s’élève au dessus
de tous les autres animaux
uniquement parce qu’il sait flâner ».
Pour lire la suite de cet article, veuillez consulter le document pdf ci-dessous.