Linda DE SERRES, Expressions de l'identité à travers le parler québecois > 51
Introduction
La documentation, les médias et les conversations courantes sont truffés de mots
(Gendron, 2007) et d’expressions (Bortfeld, 2003 ; Cerquiglini, 2009) propres à un
peuple. Des expressions, « il y en a dans toutes les langues, [...] le français en a
beaucoup, l’anglais aussi, [...] » (Cerquiglini, 2009). En fait, l’importance des
expressions2 « [...] réside dans leur omniprésence » (Mel’cuk, 2003 : 26).
On rencontre des expressions imagées dans les conversations informelles, à la
radio, à la télévision et au théâtre, dans les journaux et les textes littéraires. […]
Ce sont […] des façons rapides et efficaces de communiquer une information,
un sentiment, une émotion. (Lamothe et Gingras, 2005)
Patrimoine linguistique
La langue constitue en ce sens une source riche d’identité d’un peuple, quel
qu’il soit, belge, français, suisse ou québécois. Pour faire image, nous pourrions
affirmer que la langue représente « une sorte de patrimoine linguistique [...]
[où se lovent] des échos du passé » (Cerquiglini, 2009). Toutefois, nonobstant
ces observations nobles et légitimes, point à l’horizon un écueil... Et il est de
taille.
Expressions
Les expressions d’une langue peuvent s’avérer de véritables petites bêtes
noires pour celui qui en ignore le sens. À preuve, il ne suffit pas de
comprendre, par exemple, les mots c’est et le mot chouette pour, sur-le-champ,
saisir ce que signifie c’est chouette ! Comment s’y prendre alors pour faire
siennes des expressions du genre ? Une voie parmi d’autres pour les fixer en
mémoire consiste à en saisir l’origine (Boers, 2000). Pourquoi ?
Se poser le problème de l’origine d’une séquence donnée implique que la
structure n’est pas la création libre et régulière d’un locuteur, mais que la
combinaison lui est imposée et que cet agencement a une source historique […].
Il est donc naturel qu’on se pose le problème de l’origine des séquences figées.
(Gross, 1996 : 21)
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