LA TRADUCTION DU LEXIQUE EN QUESTION

Catherine GRAVET, La charge idéologique des mots et des expressions. De la perception d'un écrivain, Alexis Curvers,à l'expérience des apprentis traducteurs-interprètes > 139

 

L’École d’Interprètes internationaux de Mons est devenue une faculté de

traduction et d’interprétation au sein de l’Université de Mons, qui elle aussi a

changé de nom puisqu’elle s’appelait l’Université Mons Hainaut. Mais le

travail des enseignants et la réputation des diplômés sont toujours les mêmes.

Le 2 mars 2010, à l’occasion d’une cérémonie prestigieuse où l’on fêtait la

signature d’une convention de notre faculté avec l’ONU, en présence de son

représentant Muhammad Shaaban Shaaban, ancien ambassadeur d’Égypte en

Belgique, notre recteur, Calogero Conti, ancien doyen de la faculté

polytechnique, dans son discours, se demandait comment les enseignants

arrivaient à transformer les adolescents qui sortent de l’enseignement

secondaire en spécialistes de la communication et de la langue, en interprètes

de conférence et en traducteurs... Pour parvenir à former ces professionnels que

les organisations internationales recrutent volontiers, il faut cependant s’adapter à

l’évolution de la société. Un enseignant est aussi un chercheur. En même temps

qu’une réponse partielle à la question rhétorique du recteur, on peut aussi

expliquer concrètement aux étudiants (comme à Cédric Lenglet, 2007 : 7) ce que

la thèse du professeur apporte à son enseignement sur le terrain. La mienne

portait essentiellement sur un écrivain, dont j’ai dépouillé les archives Alexis Curvers, romancier (1906-1992).

On peut résumer schématiquement sa carrière en trois temps. Avant guerre,

Curvers est militant antifasciste, et publie ses articles dans la revue Combat.

En 1957, paraît son chef-d’oeuvre, Tempo di Roma. Puis en 1964, un essai

polémique, Le Pape outragé. Son parcours idéologique est l’objet d’une

polémique qui se résume à cette question : Curvers est-il communiste ou

catholique intégriste ? Sa réputation, surtout en Belgique, se fonde sur une

grande maîtrise de la langue française. Au point qu’en 1957, un critique,

André Wurmser, se moque de son style : Curvers, écrivait-il en substance, a fait

plus que quiconque pour la réhabilitation du subjonctif imparfait…

Le romancier est en tout cas présenté dans l’histoire de la littérature belge

comme l’un des derniers écrivains « classiques » en langue française

(en compagnie de Francis Walder et de Charles Bertin) et il est vrai que Racine,

Boileau et La Fontaine sont ses modèles.

 

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