Miléna HORVÁTH

Miléna HORVÁTH, Voix écrites dans l’Amour, la fantasia d’Assia Djebar > 329

 

Introduction

Ce travail concerne le roman intitulé L’Amour, la fantasia d’Assia Djebar, femme-écrivain maghrébine de langue française. Je suis attachée personnellement aux termes qui définissent cet auteur. En effet, ce travail est un témoignage de reconnaissance à un pays et à une langue. À l’Algérie que j’ai connue jeune fille et à la langue française que j’y ai rencontrée pour la première fois.

Hommage aussi à la littérature algérienne de langue française, une littérature relativement jeune (elle n’existe que depuis les années quarante), et peu connue en dehors du monde francophone. La découverte d’une femme parmi ses écrivains m’a inspiré ce travail. Comme ses romans, ses recherches en Histoire et sur sa propre histoire, mon écriture veut aussi combler une lacune, un manque d’interprétation critique qui est peut-être dû au caractère trop récent de l’oeuvre.

Par voix nous entendons les effets acoustiques différents qui déterminent dans un certain sens la thématique de l’auteur et qui servent de matières de base pour la création. La voie nous signifie la façon par laquelle Assia Djebar arrive à la reconstruction de l’histoire collective et individuelle: une méthode de création romanesque fondée sur l’écriture intertextuelle historique à l’aide de la mémoire – écrite, orale, «intérieure» et de la fiction.

L’auteur est en quête de réponses au questionnement surgissant au cours de la création même: Quel est l’objectif de cette reconstruction romanesque de l’histoire de l’individu et de celle de la collectivité? Pourquoi sont-elles liées? De quelle façon l’auteur traite-t-il les différentes sources de l’histoire collective et individuelle? Existe-t-il une approche féminine de l’histoire?

Une certaine unité est percevable non seulement au niveau de la création, mais aussi au niveau thématique. En effet, la vision du monde transmise par Assia Djebar est excessivement bipolarisée. Une division fondamentale est marquée par l’opposition des sexes – avec une résonance spécifique dans le milieu socio-culturel de l’auteur arabo-musulman. Par conséquent, une dichotomie se forge dans l’espace: rupture en espaces féminin et masculin. La réalité quotidienne les sépare très visiblement: le premier est celui de l’intérieur, le second est celui de l’extérieur.

Dans l’imaginaire d’Assia Djebar, le monde masculin – celui du dehors donc – est étroitement lié à la figure du père; en effet, c’est lui qui sauve Assia Djebar de la claustration. Justement, par le personnage du père, instituteur de français, ce monde devient aussi rattaché à la langue française. Pour l’historienne formée en français, l’écriture en français, la guerre, et, en plus, l’écriture sur la guerre, deviennent inévitablement liées les unes aux autres.

 

Pour lire la suite de cet article veuillez consulter le pdf ci-dessous.

 

 

PDF download: