Emese VARGA

Emese VARGA, À propos d’une tradition « abolie » > 193

 

Introduction

Il existe, dès la naissance de la critique mallarméenne, un intérêt particulier porté au sort de la tradition « fleurdumalesque » dans l’oeuvre poétique de Mallarmé. La présente étude s’inscrit volontairement dans cette lignée, en se limitant tout de même à l’étude de possibles acceptions dont une figure hautement symbolique qu’est le cygne peut être évocatrice. L’oiseau au plumage d’une blancheur irréprochable dont le dernier chant émerveille par sa beauté se trouve associé depuis les tout débuts de la poésie européenne au personnage du poète. Ainsi, l’émergence d’un cygne dans le monde fictif d’un poème avertit le lecteur – et le commentateur – qu’il lui est bon de soupçonner, au-dessous des premières couches de l’interprétation, dominée par la force suggestive des images et figures poétiques, une interprétation intertextuelle, une interprétation qui inscrit le texte donné dans la tradition des arts poétiques. Choisissant cette présupposition comme point de départ, je me propose donc une lecture engagée, une lecture « fleurdumalesque » du Sonnet du Cygne de Mallarmé (« Le vierge, le vivace... ») dans le souci de suivre le destin d’une certaine tradition baudelairienne dans le monde imaginaire de Mallarmé après l’aventure d’Hérodiade. Mon propos restera ainsi doublement restreint. D’une part, il ne tiendra compte que d’un nombre minimal de textes, c’est-à-dire de 1+1+1/2 (« Le vierge, le vivace... » de Mallarmé, Le Cygne de Baudelaire et l’Ouverture ancienne d’Hérodiade de Mallarmé). D’autre part, il n’abordera qu’une des facettes de la poétique baudelairienne, celle que l’on peut désigner comme « mélancolique ».

 

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