Enikő SEPSI

Enikő SEPSI, La décréation artistique selon Simone Weil > 123

 

Dans notre communication, nous aborderons un aspect relativement peu traité de la pensée de Simone Weil, à savoir la notion de « décréation » dans ses considérations esthétiques. Ensuite, nous évoquerons le contexte littéraire de l’époque en insistant sur l’oeuvre de Mallarmé appréciée de Simone Weil, ainsi qu’un exemple tardif de sa réception littéraire, la fusion de la pensée de Simone Weil avec l’oeuvre d’un poète hongrois, János Pilinszky.

La notion de décréation

Les principaux éléments de la pensée de Simone Weil sur la création artistique se trouvent dans ses deux commentaires du Timée de Platon, l’un recueilli dans les Intuitions pré-chrétiennes, l’autre, moins élaboré, dans La Source grecque, ainsi que dans quelques passages éparpillés de La Pesanteur et la grâce, publié plus tôt, et dans les Cahiers. Dans un passage du Timée, Platon met en rapport la création artistique et la création cosmique (nous reprenons ici la traduction de Simone Weil dans les Intuitions pré-chrétiennes) :

Tout ce qui se produit vient nécessairement d’un auteur. Il est tout à fait impossible que sans auteur, il y ait production. Quand l’artiste regarde vers ce qui est éternellement identique à soi-même et que, s’y appliquant comme à un modèle, il en reproduit l’essence et la vertu, de la beauté parfaite est ainsi nécessairement accomplie. S’il regarde vers ce qui passe, si son modèle passe, ce qu’il fait n’est pas beau.

Nous ne traiterons ici ni de Platon, ni de la question de la fidélité de Simone Weil à sa source dont nombre de ses pensées s’inspirent. Pour Simone Weil, le choix de l’oeuvre d’art comme analogie de la création cosmique devient très important, et n’oublions pas qu’elle est également l’auteur de quelques textes littéraires d’une certaine qualité.

 

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