Maria VODĂ CĂPUŞAN

Maria VODĂ  CĂPUŞAN, L’esprit du verset – Benjamin Fondane > 137

 

Benjamin Fondane, poète, philosophe et dramaturge dont on vient de fêter en 1998 le centenaire de la naissance, en France et en Roumanie, appartient à la fois aux littératures des deux pays. Il s’inscrit dans la génération des modernes qui, grâce aux avant-gardes, à Tristan Tzara, parmi d’autres, lui aussi venu de Roumanie, imposent dans l’Europe des années 20 une nouvelle définition de la littérature et des arts.

Pour la génération romantique, celle de 48 chez les Roumains, la francophonie signifiait avant tout la confirmation de leur latinité, l’appartenance à la culture de l’Occident. C’était là un acte d’émancipation, à la fois culturelle et politique, par rapport à cet Orient auxquel les Pays Roumains étaient liés politiquement depuis des siècles. Exilés en France, ou bien sur le sol roumain, ces écrivains qui ont participé aussi de façon active à la création de l’État roumain indépendant, qu’ils s’appellent Mihai Kogãlniceanu, Alecu Russo ou Vasile Alecsandri, écrivaient poèmes, discours politiques ou souvenirs de voyages en français aussi – c’était là leur voix européenne, universelle. Ils étaient d’ailleurs les grands noms d’une littérature francophone qui compte dans la deuxième moitié du XIXe siècle des milliers de pages appartenant à tous les genres, et par laquelle le français était confirmé comme langue de culture et langue politique des Roumains. Elle a connu aussi sa « fin de siècle », grâce à Macedonski et à d’autres écrivains francophones et, un peu plus tard, sa période des avant-gardes.

Mais Benjamin Fondane, appartient-il vraiment à cet esprit nouveau du début du XXe siècle – la question reste ouverte au débat.

En 1916, Guillaume Apollinaire donnait une conférence intitulée l’Esprit Nouveau, qui confirmait l’âge des « -ismes ». Un « esprit nouveau » qui voulait dire surtout esprit explosif, construction nouvelle en simultanéité, collage. Il manifestait une profonde crise du langage qui allait traverser le siècle et que l’absurde renouvelait dans les années 50.

 

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