Sándor KISS

Sándor KISS, Trois regards sur l’esprit à travers le langage > 183

 

Par les quelques remarques qui vont suivre, je voudrais montrer comment la linguistique, devenue une discipline scientifique très technique dès la fin du XIXe siècle, devait parvenir, vers les années 1910-1920 − d’ailleurs parallèlement à d’autres sciences parlant de l’homme −, à une sorte d’éveil philosophique, qui lui permettait de s’exprimer sur le rapport du langage et de la pensée d’une manière neuve. Après la spectaculaire découverte de la « régularité » de certains changements linguistiques − surtout phonétiques −, la réflexion, visant d’abord l’objet et ses transformations, est retournée sur la problématique de l’homme doué de la parole, sujet qui entre en contact avec le monde par l’intermédiaire d’un langage certes, hérité, mais approprié individuellement et apte à façonner l’image de la réalité. Les linguistes dont il sera question ici peuvent revendiquer à juste titre le mérite d’avoir accrédité l’idée d’un langage « actif », instrument de connaissance et de construction pour l’esprit, qui, sans le travail de formulation incessante auquel la possession de cet instrument l’oblige, ne pourrait entièrement accéder à lui-même.

Je commenterai ici brièvement trois « cas », c’est-à-dire trois manifestations émanant de linguistes à peu près contemporains qui ont eu tous leur part au renouvellement des conceptions philosophiques du langage, considéré dès lors comme un principe actif, dépositaire de la vertu organisatrice dont se revêt l’esprit humain quand il affronte le monde.

Dans un article en apparence « étymologique », mais dont la finalité dépasse largement la recherche de quelques racines lointaines, Antoine Meillet retrace l’évolution du « nom de l’homme » dans différentes langues indo-européennes.

 

Pour lire la suite de cet article, veuillez consulter le pdf ci-dessous.

 

PDF download: